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© Yana Lozeva

1.10  25.10.25

Vernissage le 1er octobre 2025 à 18h

Assises provisoire

Cable depot, Sofia, Bulgarie

Barbara Carnevale

Le fonds Carta a apporté son soutien à la production de cette exposition personnelle. 

Assises Provisoires consiste en quatorze cubes métalliques, utilisés comme assises, en dialogue avec des surfaces de porcelaine magenta. L’oeuvre propose une forme d’habitation temporaire : les visiteurs sont invités à s’asseoir, à se déplacer et à recomposer l’espace.

En ce sens, Assises Provisoires s’inscrit dans une tradition allant des environnements d’Hélio Oiticica aux propositions de Lygia Clark, ainsi qu’à la conception qu’Ettore Sottsass avait de l’objet ou du volume — non comme une forme close s’imposant d’elle-même, mais comme un dispositif ouvrant des conditions de relation et d’habitation.

Les objets qui composent l’installation sont issus du dessin — transposé ici dans l’espace tridimensionnel, tout en demeurant ancrés aux parois. Ils forment une sculpture modulaire, ouverte et réversible. Le vocabulaire formel est volontairement élémentaire : le cube et le plan carré se déploient dans deux régimes matériels distincts. Les cubes d’acier sont découpés au laser, assemblés par cordons de soudure puis meulés, les traces du travail étant délibérément conservées. Les surfaces magenta sont réalisées en collaboration avec le designer-céramiste Guy Meynard (Limoges), par coulage d’une barbotine de porcelaine enrichie de pigment dans un moule. Une cuisson unique, sans glaçure, donne naissance à une texture mate, absorbante, laiteuse. John Ruskin écrivait dans Les Pierres de Venise (1853) que « l’art véritable est celui où la main, la tête et le coeur de l’homme vont ensemble ». Dans l’installation de Carnevale, cette articulation est élargie et décentrée. Par le recours à des fabricants industriels, traduisant matériellement les esquisses dessinées à la main par l’artiste, le métal, le poids et l’assemblage deviennent les lieux où s’éprouve la justesse des volumes. Ce processus de fabrication indirect repose sur les relations durables de l’artiste avec les artisans et les fabricants, sur une compréhension mutuelle, une négociation et une confiance réciproque, où technologie et économie participent également à l’émergence des formes.

La sculpture activée se déploie ainsi dans un continuum où production industrielle, économie réelle et usage corporel participent d’un même champ. L’abstraction devient l’expression de relations — celles qui se tissent dans le processus de fabrication de l’oeuvre, et celles anticipées avec son public. La main, la tête et le coeur de l’artiste se trouvent multipliés. 

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