Image : Guilbert-Martin A. , Mosaïste ; Merson, L.-O. , Auteur du modèle, 1895, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
17.01.2023 en partenariat avec Les chemins de dialogue et la Ruche Kokanas
Le Porche du mystère de la deuxième vertu de Charles Péguy
Église Saint Férreol, 1 quai des Belges, 13001 Marseille
Sebastien Thévenet
Les Chemins de Dialogue et le fonds Carta présentent une lecture choisie par Sébastien Thévenet de Charles Péguy : Le Porche du mystère de la deuxième vertu.
« Ce qui m’étonne dit Dieu, c’est l’espérance … »
N’est-ce pas d’Espérance dont notre monde a besoin dans ce temps
de transition où l’humanité est appelée à la créativité ? Péguy est un auteur que notre siècle pourrait dépoussiérer avec profit. Charles Péguy, né en 1873 et tué en 1914, s’est montré prophétique dans sa manière d’être au monde en cette période ayant précédé le grand basculement de la première guerre mondiale. Sa vision pourrait bien éclairer notre époque. Ayant puisé sa soif de justice auprès
de Jaurès et Zola, son combat pour Dreyfus fut un ferment pour sa pensée. À la fois catholique et anticlérical, il conçoit sa recherche spirituelle dans la dépendance du spirituel à l’égard du charnel. « Ce qui est charnel est spirituel ». Cette prise en compte du monde l’ouvre à un regard positif sur le judaïsme et l’islam. Il est un précurseur du dialogue judéo-chrétien. Il perçoit dans la survivance d’Israël un don majeur fait à l’humanité. Des chercheurs croisent avec bonheur les écrits de Péguy et des mystiques bouddhistes d’Han Yon-un. (cf Charles Péguy et les religions, chemins de dialogue n°42, 2013). Le Porche du mystère de la deuxième vertu manifeste l’union du spirituel et du charnel. Dieu s’exprime par la bouche de madame Gervaise, toute simple paysanne. Dieu se livre à l’humanité. Gervaise rend audible la parole divine. La deuxième vertu, c’est l’Espérance. Elle est symbolisée par l’enfance, riche de promesse, de dynamisme, d’émergence de ce qui doit advenir. C’est cette œuvre poétique que Sébastien Thévenet interprètera par le moyen de la lecture. Le texte écrit comme une succession de vagues qui viendraient s’abattre les unes sur les autres, est une invitation au voyage mystique.
Texte : Catherine Pagès