Laurane Fahrni

Le travail de Laurane Fahrni s’ancre dans la matière collectée : pierres, métaux rouillés, bois brûlés, éclats de chantiers. Chaque élément porte en lui la mémoire d’un événement — incendie, usure, cassure. L’artiste prolonge ces histoires en les agençant dans de nouvelles compositions. Ces matériaux bruts, porteurs de traces, deviennent dans ses sculptures les indices d’un paysage recomposé, qui se détache de la ruine pour se réinventer.

L’écriture et la typographie ouvrent à une dimension intime et poétique. Brodés, gravés ou suspendus, les mots dialoguent avec la rugosité des matériaux.

L’exposition Conversation(s), initiée à Londres lors d’une résidence à Cable Depot, se poursuit à Marseille et rassemble un corpus d’œuvres qui explorent les interstices urbains et les résistances du vivant. Bois brûlés, fer rouillé et pierres y dressent des architectures précaires, traversées de fils tendus et d’écritures suspendues. Chaque œuvre devient un espace de dialogue plastique : entre disparition et persistance, silence et parole, violence et délicatesse.

Conversation(s) s’ouvre sur une continuité : le projet Ce qu’il reste, présenté à La Maquette à partir du 18 septembre, prolongera cette recherche autour des traces urbaines et des fragments d’architecture, du brûlé et de l’écriture.

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soutiens : Planète Émergences, Sud Side, Agence Carta, Reichen et Robert associés, fonds Carta