16 briques de format A6 aluminium et ciment serties de chêne (Charlie Warde), disposées par Roland Carta sur le Plan Directeur d’Aménagement et d’embellissement de Marseille au 1/15000 établi par Jacques Greber en 1933 © Collection I&R Carta ⎜Image : Pierre Quintrand
26.08.2022 en partenariat avec Art-o-rama
Du Campus de Luminy aux frontières de Linkcity (Undersquare dance)
Playtime, Art-o-rama 2022
Roland Carta
La brique, composant architectonique par excellence est aussi une des formes primaires de la géométrie, le parallélépipède. Ce « chromosome » est à la base de notre histoire de l’Architecture depuis l’Antiquité, l’élément de base de l’édification d’une société civile sédentarisée et donc historicisée. L’Histoire et sa chronique sont les éléments fondateurs pour la transmission de l’existence et de la vie des êtres humains. Les édifices sont constitués d’éléments fragmentés comme l’Histoire est elle-même fragmentée. La brique devient ainsi l’ADN des édifices et son usage est encore plus symbolique quand elle parcourt l’Histoire d’une Ville comme Marseille, soumise à de multiples mutations immobilières.
Cette même brique pourrait également être lancée pour protester contre la bétonisation sauvage, contre les abus de constructions, contre la négligence à l’égard des monuments patrimoniaux. On accuse souvent la politique de nombreuses erreurs perpétrées contre le territoire, mais les citoyens aussi sont auteurs de fautes en construisant dans les lits des fleuves, sur les littoraux fragiles, ou en laissant en ruine leurs immeubles de rapport.
« Du campus de Luminy aux frontières de Linkcity » visite une ville dans un parcours prédestiné d’un point précis à un autre point précis. C’est aussi un voyage symbolique = celui de la vie d’un architecte qui a résisté le plus possible à la tentation d’aller construire ailleurs, qui a mesuré la chance d’avoir travaillé dans la ville où il a vécu, et qui s’est associé et attaché à elle.
Raconter sa ville c’est raconter sa vie.
Texte : Roland Carta